Cécile Brésolin
32 ans, 1er dan, coiffeuse à Nérac et licenciée au JC d’Albret (Lot-et-Garonne)
C’est à Nérac, commune du Lot-et-Garonne, que tout a commencé pour Cécile Brésolin. Désireuse de suivre son grand frère Christophe à la trace, la jeune fille rejoint le club de judo local à l’âge de cinq ans. Une découverte, et un déclic.
« J’étais plutôt réservée et, grâce au judo, je pouvais m’exprimer, raconte-t-elle. Une fois sur le tatami, je devenais quelqu’un d’autre. » Au fil des années, Cécile s’aguerrit et réalise de belles performances. Au point d’intégrer, en 2004, la section sport-études de Poitiers. Celle qui combat dans les catégories légères (-52kg puis -57kg) côtoie Laëtitia Payet et sert parfois de Uke à Annabelle Euranie, vice championne du monde et championne d’Europe 2003. Chez les cadettes, la Néracaise enchaîne les bons résultats, parvenant à monter sur des podiums nationaux et internationaux.
Mais un grain de sable, en l’occurrence une blessure à l’épaule, vient enrayer la machine. « Le médecin m’a clairement fait comprendre que je devais ralentir la cadence, se souvient Cécile. Ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. J’avais déjà un peu de mal à supporter la distance vis-à-vis de ma famille, mais si en plus je ne pouvais pas m’entraîner à fond, alors à quoi bon continuer ? Cette année-là, j’ai choisi de tout arrêter. »
En 2005, la combattante retourne dans sa Gascogne natale et range son judogi au fond d’un placard. Elle décide de rattraper le temps perdu – « j’ai fait la fête, j’ai profité de mes amis, que j’avais un peu laissés de côté quand je n’avais que le judo en tête » – et s’essaie à d’autres sports, comme le rugby, le football ou encore le volley. La vie suit son cours, Cécile devient coiffeuse et donne naissance à deux fils. Le temps passe, mais le judo reste présent, quelque part dans son esprit. Et l’idée de fouler à nouveau les tatamis revient avec insistance suite à sa deuxième grossesse. « J’ai eu envie de me retrouver, de reprendre contact avec mes racines, de vibrer », souffle-t-elle.
En septembre 2015, après dix ans d’arrêt, la voilà donc de retour au JC d’Albret, le club de ses débuts. Aidée par son frère, devenu entraîneur, la trentenaire repart au combat. « La reprise a été compliquée, avoue-t-elle. J’ai dû reprendre mes marques, retrouver de bonnes sensations sur le plan physique, mais aussi me mettre à la page concernant l’arbitrage. » Compétitrice dans l’âme, Cécile s’aligne sur des tournois régionaux et prend part, le 26 novembre 2017, à la coupe de France seniors. Engagée en -63kg, la judokate de Nérac vise le podium. Elle termine la journée avec de l’or autour du cou. « Ce titre, presque quinze ans plus tard, ce fut aussi le signe que les efforts du passé n’étaient pas vains. »
Si elle ne regrette pas de s’être tenue à l’écart des tapis dix années durant, Cécile Brésolin est néanmoins formelle : hors de question, désormais, de laisser le judo de côté.
Rédaction par la revue L’Esprit du Judo