Beaucoup évoquent le « vivre ensemble », mais la vraie réussite ne serait-elle pas finalement le résultat tant attendu du « travailler ensemble » ? On vous laisse vous faire votre propre idée avec ces trois jolis exemples.
Un collectif des community managers au service du foot amateur – Grand-Est / Meurthe-et-Moselle
« CM du Football » : ce nom ne vous dit peut-être pas grand-chose mais il sera certainement amené à prendre de l’épaisseur dans les semaines à venir. C’est en tout cas le souhait de Romain Rubio, l’un des acteurs à l’origine de ce projet visant à permettre aux community managers du football de « s’échanger des conseils, des idées, des astuces et des outils pour progresser (…) Ce qui est vraiment top, c’est que nous réunissons des personnes de clubs de niveau national à départemental ! » Tout est parti d’un simple tweet envoyé par Guillaume Attia, le CM de Moulins Yzeure Foot, demandant si certains de ses homologues étaient prêts à échanger et à créer quelque chose ensemble. Très vite, les réponses affluent. « Nous avons organisé les premières réunions à 5 puis à 10, créé un groupe WhatsApp avec parfois plus de 500 messages par jour. » En un rien de temps, c’est un véritable collectif qui a vu le jour. Pour se donner de la visibilité, les membres ont décidé d’organiser un évènement. « Avec le contexte, nous avons opté pour l’organisation d’un grand tournoi FIFA qui nous permettra aussi de participer activement à l’opération du Téléthon. Notre objectif est simple : promouvoir le foot amateur et une action de bienfaisance. Les inscriptions sont gratuites et nous organisons en parallèle une tombola avec de très beaux lots à gagner. » Les « CM du Football » comptent aujourd’hui près de 90 membres. « L’engouement est énorme ! Tous ceux qui oeuvrent dans les petits clubs ne doivent pas hésiter à se joindre à nous. Notre objectif est de multiplier les actions solidaires, de valoriser le foot amateur et d’aider les associations à communiquer sans matchs officiels… »
L’entraîneur de l’USO Meurchin se mobilise avec ses joueurs ! – Hauts-de-France / Pas-de-Calais
Responsable technique de l’USO Meurchin depuis 3 saisons, Romain Behague a donné une nouvelle dimension sociale à son club, en particulier depuis le début de la pandémie. « J’ai voulu rendre nos licenciés acteurs du projet. Ensemble, nous avons mené de nombreuses actions pour venir en aide aux personnes dans le besoin. » Distribuer de la nourriture, des vêtements et des produits d’hygiène aux étudiants et sans-abris, permettre à certains de réaliser l’un de leurs rêves ou encore récolter de vieux maillots pour fabriquer des blouses médicales à destination des enfants hospitalisés, tel est l’engagement du club nordiste, sous l’impulsion de celui qui est aussi coach de l’équipe première. « Avec le groupe Séniors, nous avons passé 4 nuits dehors pour soutenir les personnes en difficulté. Ils ont notamment été marqués par le fait que certaines de ces personnes dans le besoin avaient leur âge… » Le technicien a aussi fait la rencontre de Flavie sur les réseaux sociaux, une jeune fille en attente de greffes et qui se bat tous les jours comme une guerrière. « Touchés par cette histoire, les joueurs ont décidé de faire don de leurs primes de match afin qu’elle puisse réaliser son second rêve : passer deux nuits dans l’hôtel de Disney. Dès que la situation le permettra, nous l’accueillerons également au stade afin qu’elle accompagne les éducateurs en séances et qu’elle puisse assister à des matchs. C’est une enfant pleine d’énergie. » Fier que ses garçons aient répondu favorablement à son appel, Romain souhaite bien sûr faire perdurer l’opération dans le temps. « Voir ces situations de détresse à la télé et les côtoyer dans la réalité, cela ne fait pas le même effet. Il faut le vivre pour le comprendre, et agir. Le foot est un sport populaire. Il est important de montrer qu’on ne se contente pas que de taper dans un ballon. »
Moustapha Sall, des Sables d’Olonne à Dakar – Pays-de-la-Loire / Vendée
Joueur au TVEC 85 des Sables d’Olonne depuis 2013, devenu éducateur trois ans plus tard, Moustapha Sall est désormais une figure emblématique du club vendéen. « Ici, j’ai trouvé une vraie famille et l’aspect affectif a toujours pris le dessus sur l’aspect sportif. » D’origine sénégalaise, l’attaquant rend visite à sa famille chaque année sur le continent africain. « Lorsque je vais au Sénégal, je vois souvent des enfants livrés à eux-mêmes dans la rue. Il me tenait à cœur de pouvoir faire quelque chose pour les aider, en sortant des relais classiques. Je souhaitais vraiment créer une relation directe avec eux. » L’idée a donc germé pendant la pandémie. Le sablais se tourne alors vers ses dirigeants pour leur proposer d’envoyer des équipements à Dakar. « Ils ont tout de suite été très réceptifs et touchés par le projet. Jérôme Paquereau, l’intendant, a réalisé un travail énorme afin qu’un container puisse être envoyé au pays. » Sur place, c’est Moustapha lui-même qui procéda à la distribution. « Ce fut un exercice délicat car il nous a fallu cibler les enfants très défavorisés. Avec mes amis, nous avons donc arpenté les rues de Dakar pour distribuer aux plus démunis des vêtements chauds. Grâce à mes relations, j’ai même pu bénéficier d’une cour d’école pour recevoir chacun d’entre eux. Clairement, ce qui nous a le plus marqué, ce sont les enfants qui se sont changés directement sur place avant de repartir… Réussir à faire le bonheur d’une quarantaine de jeunes fut pour nous une grande fierté. C’est ce que nous étions venus chercher. » Une action altruiste qui a été accueillie de façon très positive, au Sénégal comme en Vendée. Et ce n’est que le début. « Comme dit mon papa : « Tant qu’il y a le ciel, il y a toujours l’espoir qu’un oiseau passe. »
Rédaction par la revue Vestiaires