Le football permet de faire passer des messages mais aussi de lier les générations entre elles.
Ils ont sauvé leur club – Pays de la Loire / Sarthe
Les amoureux du ballon rond à Chahaignes et Marçon doivent une fière chandelle à Damien Christian et ses amis. Sans eux, il n’y aurait plus de football dans ce coin de la Sarthe. Il y a quelques années, alors que les dirigeants semblaient en perdition, Damien Christian, alors âgé de 21 ans, refuse de se résigner à voir son club disparaître.
“Il ne restait que 8-10. Impossible de continuer dans ces conditions, se souvient celui qui n’était qu’un simple footballeur. Tous arrêtaient les uns après les autres. Il n’y avait plus de président… L’idée consistait à laisser le club en sommeil un temps pour préserver l’association. J’en ai parlé à des copains. Et le bouche à oreille a fait le reste…”
Son réseau dans le milieu des chasseurs et des pompiers favorise le recrutement. Des joueurs d’autres clubs et des personnes non licenciées mais avec l’envie de s’investir le rejoignent. Au bout du compte, une grosse vingtaine de footballeurs permettent à l’AS Chahaignes Marçon de poursuivre sa route. Et à Damien Christian de devenir président !
“J’aime l’aventure”, sourit-il aujourd’hui. Entouré d’une bande de copains, il forme un bureau motivé et compétent. C’est à cette ambiance qu’il attribue la réussite du club. “On ressent une forte cohésion entre nous. Ce club a un vrai esprit de famille. On se voit en dehors du foot pour préserver des liens. Et ça se ressent sur le terrain”, confie Damien Christian. Les bons résultats permettent de voir l’avenir avec optimisme. “Personne ne souhaite partir désormais. Au contraire, on a plutôt des joueurs qui veulent nous rejoindre.”
Et les projets ne manquent pas. Une équipe féminines pourraient voir le jour. L’idée de se développer chez les jeunes fait doucement son chemin. Mais ce sera sans Damien Christian. Le jeune homme, trop occupé par des projets personnels, rend son tablier de président. Mais demeurera impliqué au sein du club. Avec 25 licenciés, l’AS Chahaignes Marçon a de beaux jours devant elle.
Le foot se met au vert – Pays de la Loire / Loire-Atlantique
“C’est un enjeu très important pour notre planète et la jeunesse.” Pour Mathieu Fourreau, responsable de la communication de l’Hirondelle Football, club amateur de Loire-Atlantique basé à Saint-Julien de Concelles, dans la banlieue de Nantes, le ballon rond n’est pas la seule priorité. L’écologie et la protection de l’environnement le sont au moins autant que les victoires acquises sur la pelouse.
L’an dernier, les dirigeants très sensibles à cette cause, ont organisé “la journée d’enVERTgure” qui a été récompensée par les Trophées Philippe Séguin au niveau national. L’événement sera évidemment reconduit et la deuxième édition se déroulera le 3 septembre prochain. Elle prendra même de l’ampleur puisque le club a fusionné avec une autre entité d’une commune voisine pour donner naissance au FC Saint-Julien Divatte qui comptera près de 800 licenciés.
“La Journée d’enVERTgure” se compose de plusieurs parties. D’abord un tournoi subtilement nommé CUP21 qui permet aux jeunes et moins jeunes de s’affronter sur le thème de l’environnement en marge de matchs de foot. En partenariat avec l’association SupporTerre, des articles de sport sont récoltés pour en faire bénéficier la recyclerie. Football Écologie France propose également “la fresque écologique du football”, pour sensibiliser tous les publics. Un foot truck servira des produits locaux “fait maison”.
L’alimentation, voilà un sujet qui compte. Le club a créé un potager où les jeunes licenciés cultivent salades, tomates, fraises, concombres… Le tout dans le but de consommer leur production. Avec une idée derrière la tête : “On veut proposer à la buvette et durant nos manifestations des produits locaux. On sert déjà du jus de pomme. On aimerait étendre cette offre”, prévient Mathieu Fourreau qui rêve de voir disparaître la canette rouge d’une célèbre boisson gazeuse américaine. “Nous sommes très ambitieux sur ce projet club. Nos licenciés signeront une charte et nous comptons sur nos éducateurs pour faire passer les bons messages.”
TonyGoal tire sa révérence – Grand-Est / Meurthe-et-Moselle
Qui a marqué 424 buts en 613 matchs ? Cristiano Ronaldo ? Lionel Messi ? Non, Antony Rigole. Véritable légende de Jarville Jeunes Football, le joueur tire sa révérence à 41 ans après 37 saisons dont 33 sous les couleurs de son club de toujours (24 en seniors !). Il ne lui aura fait que deux petites infidélités.
Repéré par l’AS Nancy-Lorraine, le prestigieux voisin, le jeune Antony intègre le centre de formation et participe même à quelques rencontres en Ligue 2. Mais une vilaine blessure le renvoie chez lui après trois saisons. Plus tard, il retente sa chance, à Nice cette fois, où il évolue la plupart du temps en réserve avec un gardien nommé… Hugo Lloris. Déçu, il préfère rentrer au bercail au bout d’un an. Sans aucun regret. “J’aurais pu continuer à essayer de vivre du football. J’en avais les qualités mais je n’aurais pas eu la vie que j’ai aujourd’hui !”
Heureux papa de trois enfants, Antony Rigole a préféré “jouer avec ses amis” et empiler les buts comme d’autres enfilent les perles. Sous l’aile protectrice de son père, Alain, ancien entraîneur devenu président, l’attaquant fait régner la terreur en Meurthe-et-Moselle. Se penchant sur les carnets de note de son paternel, il tient à jour ses statistiques. Jusqu’à ces chiffres records qu’aucun joueur du club n’a tutoyé même de loin.
Avec le temps, Antony Rigole a reculé en défense. La saison dernière, alors que le gardien titulaire souffre du Covid, il le remplace dans la cage durant les ultimes matchs. Avec une certaine réussite puisque Jarville obtient son accession en National 3 ! Et qui s’est payé le luxe de marquer son penalty lors du match décisif ? Antony ! De quoi lui donner des idées pour la suite ? “Non, j’ai mal au genou. J’ai fait l’effort cette année mais je raccroche pour de bon. Je finis en beauté par une montée.” Entraîneur adjoint en seniors, coach des U18 et éducateur des tout-petits, Antony Rigole ne restera pas bien loin. “Je mourrai sur le terrain de foot de Jarville”, prévient-il sans rire.
Rédaction par la revue Vestiaires