Marc Raquil
Sportraits

Marc Raquil

Adolescent, on m'appelait le mutant parce que j'étais très maigre et l'athlétisme m'a étoffé, j'ai pris confiance en moi, cela m'a permis de trouver ma place.

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Sportraits
Marc Raquil
Adolescent, on m'appelait le mutant parce que j'étais très maigre et l'athlétisme m'a étoffé, j'ai pris confiance en moi, cela m'a permis de trouver ma place.

Je suis né à Créteil en banlieue parisienne. Enfant, je savais déjà que j’étais rapide parce qu’en primaire tout le monde voulait m’avoir dans son équipe. À cette époque je ne pensais qu’à courir le plus vite possible, que ce soit dans la cour de récréation ou même pour aller chercher le pain. Mais le véritable déclic, je l’ai eu en regardant à la télévision les championnats du monde d’athlétisme de Göteborg en 1995 avec notamment Stéphane Diagana sur le 400m haies. J’avais 18 ans et, tout de suite après, je me suis inscrit dans le club d’athlétisme près de chez moi à Maisons-Alfort. 

 Le sport qui redonne confiance 

On m’appelait le mutant, parce j’étais très grand et très maigre et cela donnait visiblement l’impression que j’avais des bras comme des tentacules. J’étais très introverti et l’athlétisme m’a permis de me sentir mieux dans ma peau. J’ai commencé à m’étoffer physiquement grâce à l’entraînement et j’ai senti rapidement que je trouvais ma place. Ma progression a été rapide. J’ai d’abord intégré l’équipe de France Junior de cross country puis c’est sur 400 mètres, la discipline que je préférais, que j’ai aligné de super chronos. 

Un champion avec un style bien à lui 

Mon meilleur souvenir est d’avoir été le premier français à descendre sous la barre mythique des 45 secondes sur le tour de piste. Lors d’un meeting à Brême, j’ai fait tomber le vieux record d’Aldo Canti qui était de 45 secondes et 07 centièmes et c’était énorme ! Mon palmarès c’est un titre de champion du monde du 4×400 mètres, la médaille d’argent aux championnats du monde du 400 mètres en 2003 à Paris et de multiples titres européens. Ce que l’on retient souvent de moi, c’est mon finish redoutable. J’étais l’un des rares athlètes de 400 mètres à pouvoir courir aussi vite les 200 derniers mètres que les 200 premiers. Comme je le dis souvent, ce n’est pas moi qui accélérais à la fin, ce sont les autres qui ralentissaient (sourire). Il y avait aussi mon look pour me distinguer. Pour la petite histoire, ma coupe peroxydée c’est parce que j’étais un fan de Dragon Ball Z. Quand j’étais en forme, je me teignais les cheveux en blond pour ressembler à Végéta. Cela voulait dire que je me sentais capable de remporter des courses ! 

Transmettre les valeurs du sport 

Aujourd’hui je suis préparateur physique de l’équipe féminine de Volley Ball à Mougins et coach privé ou en entreprise sur la région de Nice. L’idée pour moi est de transmettre ce que mon parcours d’athlète m’a apporté. Dans les conférences que j’anime, j’insiste toujours sur l’importance de l’entraide, le travail d’équipe, l’endurance par rapport à la difficulté et accepter de perdre parfois pour pouvoir gagner davantage après, parce que l’on apprend de ses erreurs. Comme dans le sport où on peut se blesser, la vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais on s’en relève. Personnellement mon divorce a été une période difficile, j’étais un peu dans la masse et je pense vraiment que, par le sport, j’ai réussi à sortir la tête de l’eau, pour continuer à être positif et avancer. Ma passion en tous cas reste intacte, mon plaisir aujourd’hui en matière de sport c’est le vélo et le trail. Je me fixe toujours des objectifs de dingue : aller au point le plus haut de la montagne ou grimper en vélo sur le parcours d’une étape du Tour de France. Je crois que j’ai gardé cela du 400m, j’aime me faire mal et me dépasser par le sport. 

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