Laurent Guilhermet, président du Football Club Croix-Roussien (Lyon)
L’importance du partage
Ma particularité est d’avoir goûté très jeune à beaucoup de sports différents. Ma première licence était à l’âge de 5/6 ans en tennis du table. Puis j’ai enchaîné avec le judo, le tennis, il y a eu aussi le rugby, l’athlétisme, le cyclisme, le trail et bien sûr le football. J’ai vraiment aimé découvrir chaque sport et c’est certainement cette approche multisport qui m’a convaincu de l’importance du partage. Évidemment j’ai eu des posters de footballeurs dans ma chambre. Il y a eu Platini, puis Zidane des années plus tard, mais je suis plutôt sensible au collectif, donc j’avais des posters de l’équipe de Lyon, aussi bien l’équipe masculine que féminine. J’ai commencé à taper dans le ballon au Football Club Croix-Roussien à 8 ans. J’ai joué dans toutes les catégories d’âge, avant d’avoir envie de devenir bénévole puis éducateur et aujourd’hui président depuis presque 10 ans. Ce qui me fait vibrer dans le sport c’est l’aventure humaine. J’ai tellement reçu en tant que jeune grâce à ce milieu associatif sportif que ça m’a semblé naturel de transmettre les valeurs de solidarité et de diversité auxquelles je suis attaché grâce aux activités proposées aujourd’hui par le club.
Diversité et tolérance par le biais du sport
La présidence est une activité bénévole que je cumule avec mon travail au sein d’un cabinet en ressources humaines, mais aussi mon activité de vice président de l’Office des Sports de la ville de Lyon et mes interventions de sapeur pompier volontaire. Dans tous les cas, je défends la diversité, à travers l’aide au recrutement, y compris pour les Sapeurs Pompiers et bien sûr au sein des équipes du club, une diversité entre filles et garçons mais aussi entre les différents milieux sociaux culturels. Pour moi la mission sera réussie si les jeunes passés par le FC Croix-Roussien repartent avec une plus value de citoyen et une approche de diversité et de tolérance. On a donc monté une fondation qui porte justement des projets humanitaires auxquels participent tous les jeunes footballeurs. Il y a eu un Noël solidaire qui a permis de collecter 400 kg de jouets redistribués à des familles en difficulté avec l’aide des Restos du Coeur. Il y a eu aussi une très belle aventure au Maroc. Une vingtaine de jeunes du club âgés de 12 ans sont dans la banlieue de Marrakech pour un voyage initiatique et sportif. Le moment le plus fort a été la rencontre avec des jeunes marocains de leur âge, comme des jumeaux mais qui n’auraient pas le même confort de vie, qui jouent notamment pieds nus sur de la terre battue. Mon rôle est d’organiser ce type d’évènements qui vont développer la solidarité chez les jeunes. Et puis le sport est un vrai vecteur d’intégration et nous menons une action très concrète en direction de mineurs isolés, des migrants qui ont 15, 16 ou 17 ans et qui ont fui leur pays d’origine, souvent en guerre et qui sont en grande difficulté. On les accueille gratuitement, en leur fournissant des tenues et cela a permis à ces jeunes d’avoir une première famille, un premier lieu bienveillant: le vestiaire du club.
Le vestiaire de l’espoir
Pour moi le vestiaire est l’un des derniers lieux où il n’y a plus ces barrières qui s’érigent entre les différents milieux, les différentes cultures. On a simplement des camarades et on a tous le même maillot. Oui au sport comme école de la vie parce que le sport associatif permet vraiment d’apprendre à vivre en société, en collectivité et c’est une occasion unique de transmettre dès le plus jeune âge des valeurs de solidarité et de partage.