Dès l’âge de 6 ans, j’allais jouer avec mon frère en bas de l’appartement à Bourges avec les plus grands. Le football a tout de suite pris beaucoup de place dans ma vie. J’ai joué en club à partir de 8 ans à Saint Doulchard puis à l’AJ Auxerre où j’ai grimpé avec succès tous les échelons jusqu’à réussir le doublé Championnat/Coupe de France en 1996.
Champion du monde !
Je suis gaucher, donc créatif (sourires) et j’ai toujours été quelqu’un de tenace sur un terrain. La Coupe du Monde a toujours été un objectif pour moi, je me souviens d’un tee-shirt “Coupe du Monde 98” que j’ai longtemps conservé quand j’étais adolescent. Alors, quand Guy Roux m’a annoncé le jour de mon anniversaire en janvier 98 que j’allais jouer le match inaugural au Stade de France avec les Bleus face à l’Espagne, ça a décuplé ma motivation. J’ai atteint cet objectif en jouant et en gagnant cette Coupe du Monde! J’avais fait un pari avec mon père à ce sujet et commenous avons gagné il s’est rasé la barbe. Il a pu partir à la retraite et arrêter son métier de maçon, deux ans plus tôt que prévu (sourires). La force de notre équipe championne du monde était le mélange entre les anciens comme Laurent Blanc qui donnaient le cadre et les plus jeunes comme Henry, Trezeguet ou Vieira. J’ai bien vu à quel point il était important pour Aimé Jacquet de savoir comment faire vivre un groupe, la cohésion en laissant aussi sa place à la jeunesse.
Transmettre ce que j’ai appris
En tant qu’ancien, aujourd’hui cela me semble normal de redonner un peu de ce que le football m’a apporté et de transmettre les valeurs transmises par mes parents et bien sûr mes entraîneurs. J’y ai toujours pensé ! Dès la signature de mon premier contrat professionnel j’ai annoncé, qu’après ma carrière de footballeur, je créerai une structure qui permettrait à chaque jeune de vivre de sa passion. Avec ma femme Delphine, j’ai créé l’académie Diomède en 2008 et Il y a chaque année une centaine d’élèves qui suivent les cours de la 6ème à la terminale. L’idée est de les inciter à reproduire pendant les cours l’attitude positive qu’ils ont sur un terrain de foot. On fait vraiment un travail sur le savoir-être et le savoir-vivre, on agit à la fois sur le scolaire, le sportif et le social, le triple projet, parce qu’avant de construire un sportif, on construit un homme et un adulte.
Les jeunes champions de demain
En 2015, Noël Le Graët, patron de la Fédération Française de football m’a dit : “Ce que tu fais avec les jeunes, c’est bien et tu as un parcours différent en tant qu’ex joueur professionnel, viens nous rejoindre à la DTN !” et je suis devenu entraîneur national à la FFF.
Actuellement je m’occupe des U19 de l’Équipe de France. Ce que les jeunes joueurs ont vu en premier quand je suis arrivé, ce n’est pas le champion du monde, ils sont venus me voir pour me dire que c’était cool que j’ai les même codes qu’eux (sourires). C’est une génération qui a de grandes qualités mais où il y a aussi plus de médiatisation et plus d’argent. À moi de leur dire: OK, je vois ce que tu veux dire, on aime la même musique et on a le même look, ça crée un lien, mais maintenant il faut aussi soigner les études parce que tous ne pourront pas être professionnels et bien-sûr leur transmettre les valeurs du sport qui passent notamment par le respect du staff