Côté foot

Le football à travers les différences

On dit souvent que pour jouer au football « il n’y a pas d’âge » ou de handicap. Le tout étant de donner à chacun le moyen de s’épanouir quelles que soient les différences.

Nouvelle-Aquitaine / Dordogne “Les Reines du Foot” ont plus de 50 ans

Sportivement… Et surtout humainement, c’est une aventure fantastique. Je n’aurais jamais pensé vivre quelque chose d’aussi fabuleux“. Karine Van Den Eynde, flamande installée en Dordogne, est la fondatrice des “Reines du Foot”, cette équipe féminine qui défraie la chronique depuis sa création en juillet 2023 à Trémolat, un village du Périgord. Sa spécialité ? Elle n’est composée que de femmes âgées de plus de 50 ans, une rareté en France. “A l’hiver 2022, je faisais une petite dépression car j’acceptais de plus en plus mal mon vieillissement“, confie la présidente, 61 ans. “Lors d’une lecture, j’ai découvert une équipe de grands-mères qui jouaient au foot en Afrique du Sud et je me suis dit, pourquoi pas moi ?“. Voilà le point de départ de cette équipe de foot à 8 qui compte aujourd’hui 32 licenciées et se réunit deux fois par semaine pour les entraînements. L’âge moyen de l’effectif ? 63 ans. Le niveau ? “Inégal !“, même si l’entraîneuse adjointe, Maryse Montauriol, a connu l’équipe de France à la fin des années 70. Faute d’adversaires, “Les Reines” jouent des matchs amicaux contre les équipes Seniors de la région et… “On perd tous nos matchs en raison d’un manque de vitesse“, rigole la grand-mère. Mais le plus important est ailleurs. “Cela nous permet de créer des liens intergénérationnels et de délivrer un message d’espoir à ces jeunes femmes“. Ces derniers mois, Les Reines du Foot ont enchaîné récompenses, reportages, tournois à l’étranger et même un documentaire. “On est très fiers car depuis la création de l’équipe, on revit“, reconnaît la présidente. “On prouve que l’on peut se faire de nouveaux amis et progresser passés 60 ans !” Inspirantes.

Grand-Est / Alsace A Zellwiller le foot de filles en mères

Un délire pendant une soirée pizza“. Au SR Zellwiller, Sébastien Ledig, l’homme qui a monté la première équipe féminine de l’histoire du club en 2020, organise chaque mois des soirées conviviales. Fin 2023, lors d’une d’entre elles, les jeunes licenciées du club alsacien mettent au défi leurs mamans d’enfiler le maillot elles aussi. “Ça les a piqué au vif“, rigole l’éducateur. Résultat, 27 mamans “dont certaines n’avaient jamais tapé dans un ballon”  ont créé l’équipe Senior. Et voilà comment le club familial de ce village du Bas-Rhin a vu les effectifs de ses équipes féminines exploser à 90 licenciées, soit presque 50% du SRZ. Après le début des entraînements au printemps, les “Mums”, comme elles se surnomment ont joué le premier match amical de leur jeune histoire en mai 2024 devant… 150 spectateurs venus soutenir la bande de copines. “Elles ont redynamisé le club et sont le symbole de la bonne ambiance qui règne à Zellwiller“, se félicite Sébastien Ledig. “Aujourd’hui, nous proposons toutes les catégories, des U9 aux U18, avec à chaque fois au moins un éducateur diplômé“, complète le responsable. De leurs côtés, les Mums ont remporté leur premier match amical au mois d’octobre et vont même engager une équipe en championnat au mois de mars. “Cela prouve que le football féminin attire“. Toutes les générations.

Grand-Est / Alsace “Révèle-toi” et oublie ton handicap à Molsheim

Nous voulons donner à chacune un moyen de s’épanouir et de s’exprimer sur un terrain de football“. Présidente de l’ES Molsheim Ernolsheim, Virginie Zerr s’est vue remettre le prix Sensationnelles en faveur du football féminin amateur par Intermarché et la FFF. Le club alsacien, issu d’une fusion en 2018, a été primé pour son action “Révèle-toi”, consacrée à l’accueil de jeunes filles porteuses de handicap. “Ce projet tire son origine d’une de nos U15 qui est autiste. Elle est arrivée par hasard dans l’équipe il y a trois ans et, en plus d’être une excellente joueuse, on l’a vu prendre confiance en elle et s’épanouir. Cela nous a prouvé qu’on était capable d’accepter et d’aider tout le monde“, décrit la dirigeante. Une expérience qui a nécessité de sensibiliser les éducateurs pour s’adapter aux besoins du handicap de la joueuse, mais qui a surtout renforcé la cohésion au club et a donné envie à l’ESM de poursuivre dans cette voie. “Nous avons proposé un projet sur trois ans dédiés à l’accueil de jeunes filles porteuses de handicap grâce à un aménagement des infrastructures, l’acquisition de matériel spécialisé et la formation des encadrantes. Notre objectif est de proposer à toutes l’opportunité de jouer avec un ballon, de se découvrir ou de se redécouvrir, de trouver sa place dans son environnement et de lever les interdits. On a tous besoin du sport pour notre bien-être, quelles que soient nos différences“.

 

Rédaction par la revue Vestiaires

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