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La Maladrerie fait trembler la Gambardella

Tombeurs du PSG en 32e de finale, les amateurs de la MOS de Caen vont disputer le premier 8e de finale de leur histoire contre Avranches. Leur entraîneur, Tom Auger, revient sur la belle histoire de cette édition.

Un rêve éveillé !” Au bout du téléphone, Tom Auger, 26 ans, est encore sur son nuage. Il faut dire que l’entraîneur des U18 de la Maladrerie, éducateur depuis dix ans, vient d’écrire un des plus beaux chapitres de l’histoire de son club de la banlieue de Caen. Le 12 janvier, les amateurs qui évoluent en Régional 1, ont battu la meilleure équipe de France : le Paris-Saint-Germain. “Au moment où on les tire, ils sont premiers en U17, premiers en U19… Avec mon staff, on se dit que ça va être quelque chose d’énorme et les premiers matchs que j’ai analysé d’eux à la vidéo m’ont confirmé que c’était du très très haut niveau. Je n’avais jamais vu une équipe aussi forte“. Pas découragé pour autant, Tom Auger étudie le club de la capitale jusqu’à connaître par cœur les joueurs parisiens. Il briefe son groupe de joueurs composé de supporters parisiens excités à l’idée de joueur contre leur club de cœur et pas mal de… Marseillais, “déterminés à faire tomber l’ennemi“, sourit le technicien. Une chose est certaine, l’ensemble de “ce groupe de compétiteurs” croit en l’exploit, poussé par un stade à guichet fermé et une ambiance incandescente.

“La victoire d’un club de quartier familial”

Il y avait 2500 spectateurs bouillants, c’est du jamais-vu“, se rappelle avec émotion un Tom Auger capable de réciter le match dans son moindre détail. “On avait rien à perdre, donc on a attaqué la rencontre sereinement et nous avons même ouvert le score. Au final, on fait presque jeu égal avec eux“. Au coup de sifflet final, le score est de : 1-1. La MOS a tenu la dragée haute à l’ogre parisien et s’offre une chance de se qualifier aux tirs-aux-buts. Après un début de séance raté et deux balles de match pour le PSG sauvées par le gardien de but normand, c’est le capitaine Leboulanger qui fait chavirer le stade Joseph-Déterville de Caen. Tandis que l’attaquant Moussa sort sa veste de l’OM et que Jacky, bénévole depuis cinquante ans, savoure la victoire à genoux sur la pelouse, les dirigeants de la Maladrerie “barricadent le stade pour éviter l’invasion de terrain. Ce fut une fête inoubliable avec cris de guerre devant la tribune et une soirée qui s’est éternisée au foyer jusqu’à pas d’heure“, rejoue avec émotion le coach qui a qualifié la MOS au premier 16e de finale de Gambardella de son histoire. “C’est la victoire d’un club de quartier familial et une récompense pour tous les bénévoles qui le font vivre chaque jour“.

Un derby contre Avranches en huitièmes de finale

L’exploit des rouges et gris, qui fait rapidement les Unes de la presse et le tour des réseaux sociaux, n’a pas déconcentré la génération dorée caennaise pour autant. En 16e, les joueurs de la MOS ont poursuivi leur épopée en battant le SC Abbeville (3-1) et se sont offert le droit de rêver aux quarts lors d’un derby normand savoureux contre Avranches à la maison, le 2 mars. “Il ne nous reste que trois matchs pour aller au stade de France, à nous d’aller les chercher. On a réussi à battre la meilleure équipe de France, alors pourquoi se fixer des limites ?” prévient Tom Auger. Un éducateur conscient que les souvenirs déjà laissés dans cette Gambardella “resteront marqués à tout jamais” dans l’histoire de la Maladrerie.

Rédaction par Ken Fernandez

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